Robert Roussil, sculpteur
En 1942, il s'enrôle dans l'armée et fait campagne avec le régiment de Maisonneuve.
À son retour d'Europe, en 1945, sur l'avis d'un colonel conseiller en orientation professionnelle pour les vétérans, il s'inscrit à l'École d'art et design du Musée des beaux-arts de Montréal et iI apprend, encouragé par le directeur Arthur Lismer, les différentes techniques sculpturales. Après en avoir appris l'essentiel, il est nommé professeur de sculpture sur pierre.
Ces années à l'école sont remplies de découvertes intellectuelles. Roussil fait montre d'une curiosité insatiable et se laisse pénétrer par les richesses de la bibliothèque du Musée. Il se distingue des autres élèves et professeurs par sa conception « Arts et Métiers » du travail de l'artiste.
1946
Première exposition à la librairie Tranquille.
1947
Mise sur pied de l'atelier-rencontre « Place des arts » suite à la rencontre de Robert Roussil et de Henri Gagnon.
1949
Lors d'une exposition des travaux des professeurs de l'école, Roussil se fait connaître du grand public en provoquant, bien malgré lui, un scandale avec sa sculpture monumentale « La Famille ». Il défraie alors la manchette des journaux : l'œuvre, jugée obscène, est mise sous verrous. Roussil perd son poste d'enseignant.
Exposition à la librairie Tranquille.
1950
Il participe au salon des Refusés « Les Rebelles », organisé par Jean-Paul Mousseau pour les artistes refusés au salon du printemps du Musée des beaux-arts de Montréal.
1951
Le 9 mars, à l'extérieur de la galerie Agnès Lefort, la sculpture « La Paix » est partiellement détruite à coups de madrier par un fonctionnaire municipal.
1952
Exposition à la librairie Tranquille.
Il se rend pour la première fois au Congrès de la Paix à Vienne où il lance un appel à l'échange entre les artistes de tous les pays. Il exprime le souhait d'allier l'engagement social et politique à la pratique artistique.
1953
Il organise avec Fernand Leduc et Marcelle Ferron l'exposition « Place des artistes » regroupant plus de quatre-vingts exposants. Roussil présente une sculpture « Hommage à Mao (La Paix) » qui suscite la controverse politique.
1954
Exposition à la librairie Tranquille.
Il exécute une murale sous l'influence de Diego Rivera intitulée « La danse de la paix ». Il sculpte également « La déesse noire de la paix ».
L'atelier-rencontre « Place des Arts » fondé par Roussil et le syndicaliste Henri Gagnon est mis sous clef pour « activités subversives ».
1956
Roussil sculpte « Galaxie humaine », première pièce monumentale pour un espace architectural sur une place publique à Toronto. Il exécute cette sculpture en pin de la Colombie-Britannique.
Roussil s'installe en France.
Exposition de groupe au Musée Picasso à Antibes.
1957
Exposition des oeuvres gravées « Amour et spoutnik » à la Galerie Creuse à Paris.
1958
Il participe au salon de la jeune sculpture, à Paris. Cette participation se poursuivra sur une base régulière jusqu'en 1970.
Roussil achète le moulin de Tourrettes-sur-Loup qu'il rebâtit entièrement, recréant le site à son image.
Il expose des œuvres au pavillon français de l'Exposition internationale de Bruxelles.
1961
Participation au symposium de sculpture en Yougoslavie.
Exposition à la Galerie Muratore à Nice.
1962
Première exposition canadienne d'importance à la Galerie Dresdnere à Montréal.
1963
Il produit les gravures « Douze jours de la semaine » lancées à la galerie Le Gobelet à Montréal.
Il Expose à Berlin à l'ambassade de France et à la galerie d'art Diogène
1964
Il érige une sculpture devant « Le Drug », rue de la Montagne, à Montréal. Celle-ci sera détruite en 1974 par le nouveau propriétaire de l'édifice.
Il est un des organisateurs du premier symposium international de Montréal, sur le Mont-Royal où il crée une sculpture habitable. Dès le début des années 60, Roussil réfléchit au rapport entre la sculpture et l'architecture. Selon lui aucune intégration n’est possible si la sculpture n'est qu’un élément décoratif. Elle doit être une constituante de l'architecture ou une œuvre d'art entièrement libre du milieu architectural. De cette réflexion naît le concept de sculpture habitable.
1965
« Vingt ans de sculpture Roussil » au Musée d'art contemporain de Montréal. Exposition-rétrospective suscitant, encore une fois, scandale et polémique.
Publication de son Manifeste, entretien critique avec Claude Jasmin sur sa vision de l'État face à la culture.
Participation au Symposium régional d'Alma.
1966
Participation au symposium international de Grenoble.
Exposition de gravures à la galerie Le Gobelet, à Montréal, accompagnée d'un texte original de Gaston Miron.
1968
Il Produit deux cahiers de lithographies « Galaxie humaine » et « Fermeture éclair » accompagnés de fragments poétiques de Claude Belleudy.
Exposition à la galerie Cavallero, à Cannes.
Exposition à la Maison de la culture d'Annecy.
1969
Exposition au Musée du Québec.
1971
Il crée le site « La Boule ».
Exposition au Musée des beaux-arts de Montréal : une sculpture habitable.
1973
Exposition internationale au plateau d'Assy « Sculpture en montagne ».
Il participe à une exposition à Berlin.
1974
Il publie Art modulaire : histoire d'une sculpture, une réflexion sur les modules et la conception modulaire. Il publie également L'art et l'État, textes critiques sur les relations entre l'artiste et l'État, écrits en collaboration avec Pierre Perrault et Denys Chevalier.
Exposition à l'atelier-galerie Laurent Tremblay à Montréal.
Il érige une sculpture de fonte de 15 m de haut de conception modulaire sur la place Victoria à Montréal.
1975
De conserve avec des ingénieurs français, il travaille à un gigantesque projet expérimental de ville flottante entre Saint-Pierre-et-Miquelon et Terre-Neuve.
1977
Exposition « Cinq années de travail » au Musée du Québec.
Production de deux albums de gravures : « L'amour, la vie et la mort » et « Le cul par terre ».
Publication de l'autobiographie Vers l'universalité le cul par terre écrite avec la participation de Michel Gaudet.
1979
Exposition à La galerie A de Montréal : « Des oiseaux et des hommes ».
1981
Il crée deux sculptures monumentales installées à Montréal : « L'isolateur » à l'Université de Montréal et « Totem », au coin des rues Sherbrooke et Stanley.
1982
Roussil réalise un espace récréatif sur le toit d'une usine d'épuration des eaux usées à Saint-Laurent-du-Var. Cette « création de lieu », projet cher à Roussil, s'effectue sur deux années 1981 et 1982.
Il Installe un atelier à Mirabel en vue de créer un lieu de manifestations multiples. Le projet est contesté en raison de tensions politiques et sociales résultant de l’ouverture du nouvel aéroport. Un incendie criminel met fin à l'atelier de Belle-Rivière.
1984
Il érige une sculpture monumentale au centre de Quito, Équateur.
Installation de sept sculptures en cèdre sur le parvis du Centre national d'art contemporain de Nice.
1986
Création d’une sculpture monumentale de bronze à Nogent-sur-Oise qui sera finalement installée devant l'édifice de La Laurentienne à Montréal.
1987
Exposition à la galerie de Nesle à Paris : «Sculptures, tapisseries et pen-drioches » (1980-1987).
1988
Production d’une sculpture monumentale à la mémoire de René Lévesque, commanditée par la mairie de Lachine pour le parc René-Lévesque.
Participation à l'Olympiade des Arts à Séoul.
1990
Exposition de bronzes et dessins à la Galerie Lavalin à Montréal.
1995
Exposition internationale SKULPTURA 95 à Montréal.
1996
Exposition « Jubilé Roussil », cinquante ans de sculpture au château de Tourrettes-sur-Loup.
1999
Exposition au centre culturel de Biot (France). Installation de sculptures monumentales dans les jardins.
2003
Exposition de 50 œuvres sur papier grands formats, Espace Nesle à Paris.
2005
Exposition de groupe « Œuvres monumentales », Musée du Bas-St-Laurent, Rivière-du-Loup (Canada).
2007
Exposition de groupe « EXPO 67 revisitée », Montréal.
2008
Exposition « Œuvres récentes », Centre d’art Stewart Hall, Pointe-Claire (Canada).
Exposition « Œuvres récentes sur papier », Espace Miramar, Cannes.
2009
Exposition de groupe « Hommage à Albert Féraud » Au plateau d’Assy, Haute Savoie.
2011
« La Famille » exposée dans l’entrée du nouveau pavillon Bourgie du Musée des beaux-arts de Montréal.
Robert Roussil est né à Montréal, en 1925, de parents boulangers-pâtissiers. Dès l’enfance, par les dessins qu'il exécute sur les trottoirs de son quartier, il fait montre de talents artistiques. Avant-dernier d'une famille modeste de neuf enfants, il quitte l'école vers l'âge de douze ans pour travailler ici et là.